
Le LAT de commandement avançait à pleine vitesse sur la plaine qui s'étendait devant la cité ruche. Alexander était ballotté dans tous les sens, le matériel à l'intérieur du véhicule s'entrechoquait à chaque cahot et le moteur emplissait l'habitacle de son ronronnement. A travers les ouvertures pratiquées dans la coque, le jeune homme pouvait observer le paysage alentour qui défilait à une vitesse folle alors que le véhicule comblait la distance les séparant de la cité ruche à la pleine puissance de son moteur et de ses six roues motrices qui lui permettaient d'atteindre une telle allure. Tout autour s'étendait la formation impériale et ses milliers de véhicules, chaque peloton en ordre de marche séparés par les Stryker de la compagnie. Le 4e peloton s'était déployé en triangle, les meilleures troupes sur les ailes et le LAT de commandement situé en arrière du dispositif. Tournant la tête vers l'avant du véhicule, Alexander put distinguer la cité ruche qui s'approchait à travers la poussière soulevée par les transports de tête. Ils ne se trouvaient plus qu'à quelques kilomètres des faubourgs et la forme immense formée par les spires de la ville couvrait le ciel, assombrissant les alentours.
« Nous approchons de la zone d'engagement, que tous le monde se tienne prêt au combat! » ordonna Athleen, sa voix couvrant le vacarme ambiant.
Alexander sentit le régime du moteur changer alors que le véhicule bondissait en avant sous l'accélération donnée par le pilote. Un sifflement d'abord sourd se fit de plus en plus aigu et fort. Levant la tête, Alexander put apercevoir des centaines de trainées striant le ciel en direction des murs extérieurs de la cité. Les projectiles perce-bunker tirés depuis les unités d'artillerie stationnées à l'arrière explosèrent dans une multitude de flash lumineux, s'écrasant sur les murailles de la mégalopole. Une seconde salve suivit et des pans de murs furent arrachés sous le choc des explosions provoquées par les tonnes d'explosifs qui s'abattaient sur le mur d’enceinte. D'énormes trous s'ouvraient droit devant l'armée impériale lancée à vive allure et des tirs sporadiques commencèrent à fuser des hauteurs des premiers bâtiments, mais il était déjà trop tard. Grâce aux divers organes de visée intégrés aux tourelles des Strykers, ces derniers tirèrent sans même ralentir, noyant sous un feu nourri les positons rebelles alors que les transports se ruaient vers les brèches pratiquées dans le mur.
« Lancez les fumigènes! »
L'ordre fut relayé et quelques secondes après une nuée de grenades s'envola vers l'avant de la formation, recouvrant leur route d'un épais nuage blanc. Puis le véhicule fit une embardée alors qu'il passait par dessus les débris du mur avant de débouler à la suite des autres transports dans la ville.
Les véhicules débouchèrent sur une artère qui s'étendait le long du mur extérieur. De cette artère partaient d’autres avenues en direction du centre de la cité. Chaque peloton agissant de manière quasi-autonome, seul un contact radio régulier était pris entre les diverses organes de la compagnie afin de coordonner l’opération pendant que les pelotons remplissaient les objectifs qui leurs avaient été attribués. Le troisième peloton, auprès duquel Alexander avait été affecté, devait prendre d’assaut la place qu’il avait repéré lors de son intervention dans la tente de commandement le premier jour de son arrivée.
Après avoir avancé d’une centaine de mètres à l’intérieur des faubourgs de la cité ruche, le peloton s’arrêta le temps de déposer les fantassins. Le peloton se sépara en trois groupes qui prirent des ruelles parallèles à l’avenue menant à la place en adoptant une formation de soutien mutuel blindé-infanterie : devancé par un transport de troupe, les escouades d’infanterie progressaient en ligne le long des bâtiments cependant que les Strykers positionnés entre chaque escouade surveillaient grâce à leurs auspex tout mouvement alentour. Dans le même temps, les escouades réduites de reconnaissance progressaient à l’intérieur des immeubles afin d’identifier les menaces potentielles et de signaler leurs positions à l’artillerie ou aux tireurs d’élites qui avaient pris position sur les toits en arrière du dispositif. Le véhicule de commandement suivait la colonne centrale.
Ce fut après avoir avancé de trente mètres que le premier coup de feu rebelle fut tiré. Une roquette partie d’un bâtiment qui longeait la route. Heureusement celle-ci manqua sa cible et le transport LAT de tête ne subit aucun dégâts. Aussitôt, le premier Stryker ouvrit le feu sur l’origine du tir faisant exploser une partie de l’étage où se trouvait le tireur. Dans le même temps, d’autres tirs fusèrent de part et d’autre de la rue alors que les tireurs se trouvaient à environ deux cent mètres de la position impériale. Les soldats fornacien disciplinés et habitués à ce genre de combat répliquèrent en direction des tirs et les lasers commencèrent à strier l’air. Une nouvelle explosion retentit et une nouvelle parvint par radio au char de commandement.
« Contact pour les 5e et 6e escouades déployées dans la rue à droite, un LAT détruit et Stryker de tête endommagé ! » annonça le radio.
« 5e et 6e escouades en attente, ordonnez aux 3e et 4e escouades d’avancer pour prendre l’ennemi à revers, transmettez aux sniper de cibler les porteurs d’armes lourdes. On se dégage par le centre et on rejoint la rue de droite. Une unité de Stryker en soutien pour les 5e et 6e ! » ordonna Athleen.
Les soldats réagirent vite et bien. Les Strkers gardés en renfort se dirigèrent vers les 5e et 6e escouades afin de les épauler, le reste de l’effectif se mit ensuite à avancer sous couvert des transports de troupes et des Strykers.
La menace rebelle fut vite neutralisée lorsque les unités de reconnaissance appuyées par les troupes engagées dans la rue leur tombèrent dessus. Il fut ensuite facile de faire la jonction avec les 5e et 6e escouades alors que les rebelles s’étaient déjà repliés après avoir appris la défaite de leurs camarades. Les pertes côté impérial étaient légères, quatre étaient tombés et quelques autres étaient légèrement blessés.
Une nouvelle escarmouche eu lieu quelques dizaines de mètres plus loin qui fut réglée tout aussi rapidement que la première.
« On dirait qu’ils nous testent, avança le lieutenant Gerson, contactez les autres pelotons et faites moi un rapport sur leur situation. »
Quelques instants plus tard, le radio se retourna vers le lieutenant :
« Pertes minimes de leur côté, cependant ils subissent eux aussi ces quelques embuscades puis les rebelles se replient ou sont éliminés peu de temps après. »
Une barre soucieuse barra le front du lieutenant.
« Transmettez à toutes les escouades, on progresse prudemment et on nettoie chaque bâtiment ! »
Le radio s’empressa de relayer l’ordre alors que le véhicule de commandement se remettait en mouvement à la suite des autres unités du peloton.
Méticuleusement, chaque bâtiment fut contrôlé et l’unité progressa lentement en direction de la place.Une fois arrivé sur la place, le peloton eut la surprise d’y retrouver les autres membres de la compagnie. Aucune résistance n’avait été rencontrée lors de sa prise ; c’était presque trop facile.